Quel que soit notre métier, nous avons été, ces dernières semaines, tous propulsés dans le monde du numérique et du virtuel.
La période que nous vivons, impactée par la pandémie de Covid 19, fait non seulement se reposer la question de l’utilisation du numérique mais elle nous invite et nous booste vraiment à revisiter nos pratiques et à créer du nouveau.
Dans l’environnement de la formation professionnelle et du développement des compétences, la question est, bien sûr également d’actualité.
La formation à distance est aujourd’hui une des démarches indispensables à propos de laquelle nous échangeons avec nos interlocuteurs (Managers, Responsables Formation et Ressources Humaines), nos partenaires et toutes les personnes en situation d’apprentissage quelle qu’en soit la nature.
Certains acteurs de la formation ont depuis longtemps effectué la transition « numérique » en pédagogie (le e.learning existe depuis 30 ans !).
Pour d’autres (pour la majorité des acteurs de la formation et de l’accompagnement en fait), la question devient cruciale et s’est souvent posée dans l’urgence, il y a quelques semaines seulement en mars 2020.
Comment transformer / transposer nos actions de formation existantes « classiques » en présentiel en actions de formation animées en « classes virtuelles ». Peut-on tout proposer en « classe virtuelle » ?
Nous pourrions vite prendre le virage en raisonnant en termes de contenus et d’outils ; et en « reproduisant » le déroulement de nos formations via le numérique, en déroulant notre programme quasi à l’identique.
C’est bien sûr un peu plus compliqué !
Revenons aux fondamentaux de la pédagogie et de ce qui facilite l’apprentissage.
Nous avons plusieurs indicateurs pour transformer les formations existantes et créer de nouvelles propositions créatives et pertinentes.
Ces indicateurs sont les garants d’un processus d’apprentissage et d’ancrage des connaissances et des savoir-faire. En pédagogie, quelle que soit la modalité de transmission, la formation sera :
Comment concilier formation à distance en « classes virtuelles » et pédagogie active ?
Tout d’abord rappelons-nous qu’une « classe virtuelle » n’est ni un webinar, ni une réunion à distance, ni une visio-conférence.
De mon point de vue, la « classe virtuelle » est un espace qui offre de la proximité (des petits groupes de 10 personnes maximum) ; de la pédagogie (des techniques d’animation spécifiques) et de l’interaction.
Je propose ci-dessous quelques pistes non exhaustives mais incontournables.
1/ Favoriser un démarrage actif, dynamique et créer du lien
L’Accueil :
Dès le démarrage, déjà, nous sommes au cœur de la pédagogie, nous devons proposer et agir pour que les personnes puissent se « rencontrer » pour favoriser les échanges.
tout en étant à distance.
C’est donc dès l’accueil que les choses se jouent !
La classe doit être ouverte à tous 30 minutes avant le démarrage de la formation.
L’accueil sera ainsi individualisé et les participants accueillis par leur prénom pour créer dès le début alliance et confiance.
Les présentation et l’Inclusion :
C’est l’une des premières attentes des participants impliqués dans un groupe, même s’il est à distance. « Qui est là ? » – « A qui ai-je à faire ? » – « Qu’allons nous faire ensemble ? » – « Comment pouvons nous nous enrichir les uns les autres et croiser nos expériences ? ».
Et si les participants se connaissent déjà, il est tout aussi importance de proposer un temps d’inclusion par une question style « météo du jour » et en un temps très court (2 mn par exemple) de donner un feed-back. Des exemples : « qu’avez fait / vu de créatif depuis la dernière session dans votre métier ? ou « donnez un point vécu comme important et apprenant pour vous dans votre métier depuis la semaine dernière ?
Comme un « mantra » toujours présent pour le formateur, la participation et le lien « se travaillent » durant toute la formation.
La création du lien s’effectue aussi par la construction d’un contrat de fonctionnement de groupe et de ses règles du jeu pour favoriser le travail à venir et les échanges (des règles de co-responsabilité et des conditions de réussite). Le cadre va favoriser le lien.
En virtuel, en termes de règles du jeu et de conditions de réussite, cela me paraît essentiel d’insister sur :
2/ Après le démarrage, les objectifs et les attentes des participants
Autre étape importante : après l’ouverture de la formation, faire réfléchir chacun (ou en petits groupes) aux attentes et objectifs de la formation.
Cela peut être très intéressant et enrichissant en termes de lien et d’expériences que de favoriser très rapidement, un temps d’expression, un travail d’échanges de représentations sur les objectifs… et on est déjà dans le vif du sujet.
A distance, encore plus qu’en présentiel, il est nécessaire de proposer des séquences dynamiques et actives. Le risque de « décrochage » étant plus fort.
3/ Rendre les participants acteurs… une obsession pendant toute la durée de la formation !
Les documents dont le Power-Point en particulier.
Il est évident (comme en présentiel) que cela serait un erreur de stratégie pédagogique que de dispenser la formation via un contenu Power Point. Hors de question donc de « faire de l’information descendante ».
Pour autant le Power Point ne doit surtout pas être écarté car il contribue, plus qu’en présentiel) à l’activation de tous nos sens.
C’est un véritable défi que de créer des supports qui favorisent la curiosité, l’imagination et le questionnement… et nous voyons bien que nous sommes au cœur de la participation.
Seront donc au rendez-vous : Esthétique, Design, Pertinence des messages et des interpellations.
A ce sujet, je rappelle 4 piliers développés par Nancy Duarte dans son livre « Slide:ologie – L’art de réaliser des présentations efficaces ».
Est-ce utile de rappeler qu’il est, là encore, plus important de connaître quelques règles de base de la conception d’un slide : on doit pouvoir « respirer », le contenu doit être aéré, les photos et les images pertinentes et interpeler.
La créativité sera au rendez-vous pour par l’élaboration de vos supports : dynamisme, élégance, audace, créativité qui suscitent la curiosité, l’envie et surtout l’apprentissage.
Rendre les participants acteurs passe aussi par la valorisation. Plus qu’en présentiel encore, nous penserons à valoriser chacun, à valoriser les travaux en groupes et les productions réalisées,
4/ L’alternance des séquences pédagogiques et des stratégies d’animation pour que les participants se sentent « embarqués » dans une aventure.
Le terme clé est la diversité et l’alternance dans l’animation.
5 / L’organisation des « classes virtuelles »
Elles méritent , à mon sens, de revisiter l’organisation classique des formations.
Pour une durée similaire, elles devront être organisées en séquences et formats plus courts (pas question de mobiliser une personne une journée en formation « classe virtuelle).
Pourquoi ne pas favoriser des formats de 1 h 30 à 2 h par exemple et de proposer des travaux individuels en étant déconnectés ?
Tout est envisageable, dans la souplesse et en ayant présent à l’esprit le confort des participants et les règles d’apprentissage.
Utilisez toutes les fonctionnalités proposées par les applications numériques :
Utilisation du tchat (messagerie instantanée) ; des écrans partagés, des salles de sous-groupe sont des incontournables. Sur la plupart des applications (comme zoom) c’est très simple !
En tant que formateurs, et pour favoriser les travaux individuels et/ou les travaux en sous-groupes, sachons utiliser notre Webcam à bon escient.
Comme il ne vous viendrait pas à l’idée d’utiliser nos Power Point à 100 % du temps, c’est la même chose avec la Webcam.
Par exemple, quand le participant voit l’écran « noir », il sera plus concentré et évitera la dispersion. Nous augmentons ainsi les chances qu’il se focalise sur les consignes et l’objectif à atteindre.
6/ Notre posture de formateur / de facilitateur
Toutes nos compétences, tout notre savoir-faire en présentiel sont d’actualité ; mais même si nous avons de l’expérience et « du métier », la « classe virtuelle » sera probablement pour chacun une occasion de sortir de sa zone de confort et de partir en exploration.
Soyons d’autant plus attentifs aux « basics ».
Conclusion
J’ai développé dans cet article quelques dimensions et pistes de réflexion à propos des « classes virtuelles ». Les expériences se multipliant, il y aura encore à dire dans quelques mois pour enrichir ce propos.
Dans un prochain article sur ce même thème des « classes virtuelles » je développerai un sujet que me tient à cœur, enrichissant pour la qualité pédagogique : les techniques d’animation créatives et dynamiques utilisables à distance.
A propos du contenu de cet article, je suis partante pour l’échange et preneuse de vos feed-back.
Christine Leroux – Harmonic Créatiivté – Juin 2020
HARMONIC Créativité
« Le Raphaël »
26 rue Paul Gauguin
69500 Bron
Tel. 04 78 41 44 05 –
Portable 06 08 81 22 55
Chrisitine LEROUX
christine.leroux@harmonic-creativite.com
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